Narquelie

L'éloignement exige le retour.

Mercredi 23 mars 2011 à 12:05

Quel est ce moi qui veut tutoyer l'extase en livrant sa bouche en guise d'otage ?

Un baiser est nomade, il voyage en nous par tous les frissons dont il a plu aux émotions de faire danser le corps !
Je me laisse aller à toutes les interprétations, je brode sur ce qui dura quelques secondes pour en isoler un fil qui me relie à l'éternité, je savoure un élixir de volupté en entrouvrant ma bouche à la féérie d'un souvenir, et je m'épuise à dire la fulgurance en fouillant des raisonnements comme des poches vides.
Un baiser peut-il avoir les couleurs des voyelles de Rimbaud, et, si je veux épeler une émotion, faut-il découvrir un alphabet qui transcrive tous les silences m'empêchant de dire que j'aimais ?
Comment ce baiser en est-il venu à tisser mon existence par un texte impossible à raconter ? Car je dois le tenir caché, ce baiser sacrilège. J'ai l'air d'inscrire la tragédie au coeur du badinage. Il a dû le penser, j'en suis sûre, mais il n'a rien dit. Il s'est contenté de m'embrasser.


*

Je repense souvent à ce baiser, mi-consenti, mi-volé. Cela dura quelques secondes. C'était trop court et, en même temps, c'était l'éternité. 
Il me manque. http://narquelie.cowblog.fr/images/paul.jpg

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